À 8 ans, il est propriétaire d’un appartement de 230 000 euros depuis deux ans

En France, l’âge moyen du premier achat immobilier se situe autour de 32 ans, selon les chiffres des Notaires de France. Cependant, certains Français deviennent propriétaires bien plus tôt. C’est le cas d’un petit garçon de huit ans, qui, depuis 2022, est l’heureux propriétaire d’un appartement de 50 mètres carrés à Vitrine-sur-Seine (Val-de-Marne). Ce bien, évalué à 230 000 euros, lui a été donné par sa mère, soucieuse de lui transmettre un patrimoine immobilier tout en optimisant les droits de succession.

 » L’idée principale était de sécuriser l’avenir de son fils tout en allégeant les contraintes financières et fiscales qui pourraient peser sur la succession future « , explique Nathalie Couzigou-Suhas, porte-parole de la Chambre des Notaires de Paris, qui a étudié ce dossier. Cette donation anticipée a permis à la mère de conserver l’usufruit du bien. Concrètement, elle continue de percevoir les loyers et de gérer ce bien locatif, tandis que la nue-propriété appartient désormais à son fils.

Cette opération repose sur un mécanisme juridique bien connu des notaires : le démembrement de propriété. « En raison de l’âge de la mère, l’usufruit représentait 60% de la valeur du bien, ce qui a permis de n’être taxé que sur 40% », précise Nathalie Couzigou-Suhas. Ce montage s’est révélé fiscalement avantageux, car la valeur taxable de la donation a été réduite à 92 000 euros, soit un montant inférieur à l’abattement de 100 000 euros prévu par la loi dans le cadre d’une donation parent-enfant.

Cependant, le fait que le bénéficiaire de la donation soit mineur n’est pas sans conséquences. Le recours à un juge aux affaires familiales peut notamment devenir nécessaire si la mère souhaite vendre l’appartement avant la majorité de son fils. Une fois majeur, c’est à lui que la mère devra demander l’autorisation. « Cela nécessite une réelle anticipation, car chaque décision sera alors soumise à l’accord du bénéficiaire de la nue-propriété« , indique Nathalie Couzigou-Suhas. « Je ne recommande pas cette démarche, poursuit la notaire. La mère, aujourd’hui âgée de 48 ans, ne pourra plus décider seule de vendre cet appartement. En cas de dégradation de sa situation financière, elle ne pourra donc plus compter sur la vente de ce bien pour se renflouer. »

Malgré ces contraintes, cette approche présente aussi des avantages. En premier lieu, elle permet de transmettre un patrimoine familial tout laissant le donateur continuer à jouir du bien. Ensuite, l’enfant bénéficiera d’un bien immobilier exempt de fiscalité : l’usufruit s’éteignant automatiquement au décès de sa mère, il n’aura pas à payer de frais de succession. « Une transmission anticipée mais réfléchie évite souvent bien des complications futures », rappelle notre interlocutrice. Attention, bien qu’elle n’ait pas engagé de frais de donation, cette opération n’a pas été entièrement gratuite. « Les donations impliquent des frais de notaire, des taxes fiscales et des obligations légales. Pour cet acte précis, la famille a déboursé environ 3 200 euros, incluant les frais de procédure et la rémunération notariale », précise notre notaire.

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Composition des Frais de Notaire

Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.

Opacité et Complexité Tarifaire

Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.

Manque de Transparence et Inégalités Sociales

De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.

Impact sur l’Accessibilité au Logement

Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.

Appel à une Réforme du Système

Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.

Conclusion : Vers une Plus Grande Équité

En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.