Rien ne les destinait à habiter en bord de Loire. Et pourtant, depuis le début du mois de septembre 2024, ce jeune couple est propriétaire d’un morceau du patrimoine local : un château à Ingrandes-le-Fresne-sur-Loire, construit sur le site d’une verrerie royale créée par Louis XIV, sur l’ancien site industriel des Caves de la Bouvraie. Respectivement originaires de Meurthe-et-Moselle et des Ardennes, Grégoire, designer de logiciels informatiques en freelance, et Charlotte, auditrice financière, cherchaient à tout prix à quitter Nancy pour emménager non loin d’Angers.
L’objectif, pour ces deux jeunes parents, était de se rapprocher de leur famille et de leurs amis. « Nous cherchions un bien avec du caractère, idéalement un manoir ou un château, avec un énorme potentiel, dans lequel nous pourrions réaliser des travaux », explique Grégoire. En menant ses recherches, le jeune couple tombe sur une annonce présentant ce château en bord de Loire.
Ni une ni deux, Grégoire et Charlotte font un aller-retour en train pour le visiter, ce dernier remplissant, sur le papier, tous les critères du couple. Quelques jours après, alors même que le château fait l’objet de beaucoup de visites, le couple remet une offre d’achat à l’agent immobilier. « Dans cette région, il y a beaucoup de châteaux à vendre. Cependant, soit ils sont très chers, souvent à plus de 500 000 euros, soit ils ont des problèmes structurels qui supposent d’importants travaux de gros œuvre. Celui que nous avions repéré était un bon compromis : il était sain, n’était pas infesté de mérules, ne nécessitait que des travaux de second œuvre et le prix était attractif« , raconte-t-il. Aujourd’hui, les deux jeunes gens sont propriétaires d’un château d’une superficie de 600 mètres carrés habitables, répartis sur trois niveaux. La propriété est entourée d’un jardin d’environ 4 500 mètres carrés. « Il est situé en cœur de ville : la gare et l’école de nos deux filles sont situées à trois minutes à pied« , se réjouit Grégoire.
Avant qu’ils ne posent leurs valises et fassent de ce château leur résidence principale, le bien était utilisé à des fins évènementielles par le groupe Boisset, propriétaire des Caves de la Bouvraie. « Cela faisait environ 50 ans qu’il n’était plus habité. Cependant, le rez-de-chaussée était habitable« , indique Grégoire. À l’inverse, le premier et le deuxième étage sont « dans leur jus ». « Nous avons estimé l’enveloppe travaux à environ 250 000 euros. Il y a 40 fenêtres en bois à refaire, à 2 000 ou 3 000 euros l’unité. Rien qu’avec ça, le budget travaux est déjà bien entamé« , sourit-il. Le couple laissera les travaux d’électricité, de chauffage et de plomberie à des artisans et mettra la main à la patte pour faire le reste. C’est-à-dire l’isolation, les sols, les murs…
« Une fois les travaux terminés, nous aimerions ouvrir quatre ou cinq chambres d’hôtes. La première devrait voir le jour d’ici l’été 2025 », explique-t-il. Affiché à près de 395 000 euros, le bien a finalement été vendu au jeune couple pour un peu moins de 370 000 euros. « Au cours de la négociation, nous avons également récupéré 1 500 mètres carrés de terrain supplémentaire ainsi que 700 mètres carrés de cave », précise-il. En comptant les travaux, le couple aura donc dépensé 620 000 euros, hors frais de notaire, pour son acquisition. À titre de comparaison, à ce tarif-là, on trouve des appartements de deux à trois pièces dans la capitale.
Composition des Frais de Notaire
Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.
Opacité et Complexité Tarifaire
Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.
Manque de Transparence et Inégalités Sociales
De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.
Impact sur l’Accessibilité au Logement
Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.
Appel à une Réforme du Système
Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.
Conclusion : Vers une Plus Grande Équité
En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.