Après une relance au printemps, l’immobilier se laisse à nouveau gagner par la crise. Ce coup d’arrêt inattendu provient majoritairement des élections législatives qui s’accompagnent de quelques hésitations dans le camp des acquéreurs.
Les pronostics d’évolution des prix des biens et du volume de ventes souffrent du manque de visibilité du plan politique et de l’absence de déclic.
Tels sont les constats dressés par le portail d’annonces immobilières Immonot.com, qui publie tous les deux mois la tendance du marché immobilier en interrogeant des offices notariaux répartis sur le territoire national.
Une activité immobilière dans l’incertitude
Les événements politiques de juin ont bouleversé la donne, indique Immonot : « Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l’activité immobilière. »
Après des élections qui n’ont donné de majorité absolue à aucun parti, c’est le grand flou quant aux décisions qui vont être prises en matière d’immobilier, avec une incertitude sur de possibles hausses taux de crédit et d’impôts…
D’où un renversement de tendance aussi rapide qu’imprévu : alors que fin avril 18 % des offices notariaux anticipaient une augmentation de leur activité et seulement 11 % une baisse, la proportion d’optimistes descend à 8 % en juillet, contre 58 % de pessimistes prévoyant une chute des transactions dans les prochains mois.
Une baisse des prix envisagée
« Si les promesses des uns et des autres débouchent sur une forte augmentation de notre endettement, il est évident que les taux d’intérêt avantageux dont nous bénéficions actuellement vont s’envoler et qu’une nouvelle baisse des prix s’ensuivra », affirme Immonot.
Ainsi, la proportion des offices notariaux à prévoir une baisse des prix dans les mois à venir passe de 32 % fin avril à 67 % en juillet pour les logements et de 46 % à 68 % pour les terrains.
Toujours la priorité à la vente
Plus des trois quarts des offices notariaux conseillent toujours de vendre son logement avant d’en acheter un autre.
« En effet, il est très improbable qu’une situation politique plus stable intervienne avant la fin de l’année et que se dessine alors une reprise du marché immobilier. Cependant, l’immobilier ayant toujours l’image de valeur refuge, une quote-part non négligeable, de 15 % des offices notariaux, reste orientée sur l’achat », souligne Immonot.
Du côté des terrains constructibles, les avis changent fortement. La proportion des conseils à la vente passe ainsi de 45 % à 79 %. Seuls 8 % s’orientent encore sur l’achat et 13 % demeurent en position d’attente.
Composition des Frais de Notaire
Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.
Opacité et Complexité Tarifaire
Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.
Manque de Transparence et Inégalités Sociales
De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.
Impact sur l’Accessibilité au Logement
Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.
Appel à une Réforme du Système
Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.
Conclusion : Vers une Plus Grande Équité
En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.