La période de flou gouvernemental que nous connaissons, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale qui a affolé un temps les marchés financiers, met certains acquéreurs dans une posture attentiste.
Mais d’après les professionnels du crédit, mieux vaut sécuriser son projet immobilier dans un contexte momentanément stable et connu, plutôt que d’attendre des conditions qui pourraient s’avérer au final plus désavantageuses.
Quitte à renégocier son taux de crédit ou faire racheter son prêt, une fois que les taux seront moins élevés.
Des taux d’intérêt stables, voire en légère baisse
Selon CNCEF Crédit, association professionnelle agréée de courtiers en prêts, il est possible d’emprunter en moyenne à 3,6 % sur 20 ans.
« Il faut donc cesser d’attendre que le (futur) gouvernement, d’un coup de baguette magique, rétablisse le niveau des taux à celui d’avant 2023. C’est pour le moins hypothétique, voire improbable, et, dans tous les cas, cela peut prendre plusieurs années », affirme l’association.
Primo-accédants : demander un PTZ
Les primo-accédants qui souhaitent acheter un logement collectif neuf en zone tendue ou un logement ancien sous conditions de travaux en zone détendue peuvent solliciter un prêt à taux zéro (PTZ), en complément de leur prêt classique.
Leurs revenus ne doivent pas dépasser certains plafonds. Ceux-ci ont été relevés en avril de + 7 à + 30 % et une quatrième tranche de revenus a été créée pour rendre davantage de ménages éligibles au PTZ.
« Quelques banques mutualistes ont décidé d’abonder une somme à taux zéro. Si on y ajoute des taux bonifiés pour des biens affichant un diagnostic de performance énergétique (DPE) qualitatif, cela permet de diminuer le coût du crédit et d’obtenir un taux d’intérêt moyen proche des 1 % dans certains cas », indique CNCEF Crédit.
Les primo-accédants peuvent aussi s’intéresser aux biens mis en vente en l’état futur d’achèvement (vefa), « les promoteurs étant enclins à accorder de grosses remises ou à offrir cuisine équipée ou frais de notaire », remarque l’association.
Solliciter un éco-PTZ
Ceux qui souhaitent acheter dans l’ancien peuvent actionner un éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui alloue jusqu’à 50 000 € sans conditions de ressources pour effectuer une rénovation énergétique.
« Un vrai plus pour les propriétaires bailleurs qui souhaitent remettre sur le marché de la location des biens mal classés au titre du DPE », indique CNCEF Crédit.
Assurance emprunteur : des banques plus souples
L’assurance emprunteur permet de sécuriser le remboursement du crédit à la banque en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de l’emprunteur.
« Certaines banques s’ouvrent à la délégation d’assurance, c’est-à-dire qu’elles n’exigent pas que l’assurance emprunteur soit souscrite auprès de leur établissement », affirme l’association de courtiers.
Selon le magazine UFC-Que Choisir, une économie de 15 000 € en moyenne peut être réalisée sur la durée d’un crédit immobilier en souscrivant un contrat individuel, plutôt que l’assurance groupe de la banque qui accorde le prêt.
Composition des Frais de Notaire
Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.
Opacité et Complexité Tarifaire
Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.
Manque de Transparence et Inégalités Sociales
De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.
Impact sur l’Accessibilité au Logement
Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.
Appel à une Réforme du Système
Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.
Conclusion : Vers une Plus Grande Équité
En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.