Les «frais de notaire» vont augmenter, voici de combien pour un achat de 200 000 ou 300 000 euros

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Le Premier ministre a annoncé un relèvement des droits de mutation à titre onéreux, lors des assises de Départements de France. Voici de combien vos «frais de notaire» augmenteront, selon que vous achetez un bien de 200 000 ou de 300 000 euros.

Les droits de mutation représentent une ressource très importante des départements.

© Bruno Bleu/Adobe Stock – Les droits de mutation représentent une ressource très importante des départements.

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Lorsque vous exposez votre projet d’achat à un agent immobilier et qu’arrive la question cruciale du budget, il vous demande immanquablement cette précision : «250 000 euros, avec ou hors frais de notaire ?». Une précision d’importance car les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), improprement appelés «frais de notaire» dans la mesure où ils sont principalement constitués de taxes locales et nationales, ne représentent pas moins de 7 à 8% du prix d’acquisition dans l’ancien, et de 2 à 3% dans le neuf.

Des fourchettes appelées à s’alourdir dans les prochains mois. En clôture des assises de l’association Départements de France, ce vendredi 15 novembre, à Angers, Michel Barnier a annoncé un relèvement, pour trois ans, du plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), le véritable nom de ces fameux «frais de notaire». Un relèvement de 0,5 point, ce qui devrait rapporter un milliard d’euros aux départements.

Michel Barnier à rebours de Gabriel Attal

Aujourd’hui, la quasi-totalité de ces derniers appliquent le taux maximum de 4,50%. Départements de France souhaitait «un relèvement provisoire de 1 point», pour porter ce plafond à 5,50 %. Les droits de mutation représentent en effet une recette importante des départements, entre 15 et 20% de leurs ressources totales. Or, avec l’effondrement des transactions immobilières résultant du quadruplement des taux de crédit entre 2022 et 2024, les DMTO perçus par les départements l’année dernière ont chuté de 22%.

Cette hausse des DMTO est l’une des cinq mesures annoncées par le Premier ministre ce vendredi pour «réduire très significativement» l’effort budgétaire demandé aux départements dans le cadre du budget 2025, qui prévoyait initialement cinq milliards d’euros d’économies de part des collectivités locales. Selon Départements de France, les départements sont la strate de collectivités la plus impactée, avec 44% de l’effort, soit 2,2 milliards d’euros. Michel Barnier s’inscrit ainsi à rebours de son prédécesseur, Gabriel Attal, qui, au début de l’été, avait promis d’exonérer de DMTO les primo-accédants pour tout achat inférieur à 250 000 euros.

Une augmentation des DMTO qui pourra bloquer des financements

Cette augmentation des droits de mutation à titre onéreux est une «très mauvaise nouvelle pour les plus jeunes acheteurs car ces frais sont rarement financés par les banques. Comme l’apport est faible chez les plus jeunes, cela va rendre encore plus difficile leur premier achat», regrette Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux, sur le réseau social X. Pour un achat immobilier de 200 000 euros, la hausse de 0,5 point des DMTO entraînera une augmentation de 1 000 euros des frais de notaire, calcule Maël Bernier. Une augmentation qu’elle estime à 1 500 euros dans le cas d’un achat de 300 000 euros. «Cela peut-être bloquant pour les dossiers de financement de jeunes qui ne peuvent pas être aidés par leurs parents», souligne Maël Bernier, rappelant que l’encours moyen du livret A – l’épargne de la plupart des Français – n’excède pas 6 000 euros. Une hausse de 0,5 point des DMTO, «cela représente 1 250 euros supplémentaires pour un crédit moyen de 250 000 euros !», renchérit le courtier Cafpi.

«Conjuguée à la flambée de la taxe foncière – on a constaté des pics de +50 % à Paris et + 15 % à Grenoble-, cette augmentation des droits de mutation risque de décourager les accédants à la propriété et de compromettre la timide reprise (des achats immobiliers) observée à la suite de la baisse – salutaire – des taux d’intérêt», déplore de son côté la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

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Composition des Frais de Notaire

Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.

Opacité et Complexité Tarifaire

Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.

Manque de Transparence et Inégalités Sociales

De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.

Impact sur l’Accessibilité au Logement

Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.

Appel à une Réforme du Système

Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.

Conclusion : Vers une Plus Grande Équité

En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.