Les SCPI : comprendre les frais pour mieux investir

L’investissement dans les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) attire de plus en plus d’épargnants en quête de rendements attractifs dans le secteur immobilier. Cependant, comme pour tout placement, il est essentiel de bien comprendre les frais associés pour évaluer la rentabilité réelle de son investissement.

Quels sont les principaux types de frais des SCPI ?

L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) encadre strictement les frais que peuvent prélever les SCPI. Nous distinguons trois catégories principales de frais :

Les frais de souscription

Ces frais – également appelés frais d’entrée – sont inclus dans le prix de souscription des parts de SCPI. Ils sont généralement compris entre 8 et 12 % du montant investi. Bien qu’ils soient prélevés lors de l’achat des parts, ils ne sont déduits comptablement qu’au moment de la revente. Cette particularité explique pourquoi il est recommandé de conserver ses parts pendant au moins 8 ans pour amortir ces frais.

À noter : Depuis quelques années, certaines SCPI ont renoncé à prélever des frais de souscription, une petite révolution dans l’univers des fonds immobiliers non cotés.

Les frais de cession

Ces frais interviennent principalement lors de la revente de parts de SCPI à capital fixe. Ils couvrent les coûts liés à la mise en relation des acheteurs et des vendeurs. Dans la plupart des cas, c’est l’acheteur de parts sur le marché secondaire qui s’acquitte de ces frais.

Les frais de gestion

Ces frais récurrents rémunèrent l’expertise et le travail quotidien de la société de gestion. Ils couvrent un large éventail de services : recherche d’opportunités immobilières, gestion locative, entretien des biens, gestion administrative et financière.

En moyenne, ils représentent environ 10 % des loyers perçus par la SCPI.

Quels sont les frais annexes ?

En plus des trois principales catégories de frais sus-mentionnées, il existe d’autres charges ponctuelles dont il faut tenir compte :

Les frais d’arbitrage

En général, ces frais sont prélevés lorsque la SCPI réalise une plus-value sur la vente d’un bien immobilier. Ils rémunèrent la performance de la société de gestion sur ce type d’opérations.

Les frais de suivi et de pilotage

Ils sont appliqués lorsque des travaux importants sont effectués sur les biens détenus par la SCPI. En effet, sur des locaux professionnels situés la plupart du temps en milieu urbain dense, la conduite des travaux est un exercice délicat qui nécessite un niveau élevé d’expertise. Les critères environnementaux ajoutent une couche de complexité à ce type d’interventions sur le patrimoine immobilier.

Pourquoi les SCPI prélèvent-elles des frais de gestion ?

Les frais de gestion sont essentiels pour maintenir la performance des SCPI. Avec un taux de rendement moyen distribué – net de charges immobilières et de travaux – compris entre 4,5 et 5 % sur les dix dernières années, soit un niveau sensiblement supérieur à ceux que l’on peut généralement obtenir sur de l’investissement immobilier classique en direct, les SCPI doivent s’assurer de recruter les meilleurs talents en gestion financière et immobilière.Ces frais permettent de financer :

  • La recherche d’opportunités d’investissement à fort potentiel ;
  • La gestion optimale du portefeuille immobilier (achat, vente, entretien) ;
  • La gestion locative et la relation avec les locataires ;
  • L’optimisation de la trésorerie.

Le paiement des frais de gestion

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les investisseurs ne paient pas directement les frais de gestion. Ceux-ci sont automatiquement déduits des loyers perçus par la SCPI avant la distribution des revenus aux associés.

Les versements trimestriels (ou mensuels) que reçoivent les investisseurs sont donc déjà nets de frais.

L’importance de comparer les frais

Bien que le Taux de Distribution sur Valeur de Marché (TDVM) – représentant le ratio entre le revenu annuel versé par la SCPI et son prix de part – reste le critère principal pour évaluer la performance d’une SCPI, il est crucial de ne pas négliger l’analyse des frais. Avec plus de 100 SCPI de rendement homologuées par l’AMF en France, les politiques tarifaires peuvent varier considérablement d’un gestionnaire à l’autre :

  • Les frais de souscription oscillent généralement entre 7,5 et 12 % ;
  • Les frais de gestion varient la plupart du temps de 8 à 14 % des loyers bruts encaissés ;
  • Certaines SCPI proposent des frais de souscription très bas (0 à 3 %) mais compensent avec des frais de gestion plus élevés (jusqu’à 18 %).

Il est donc essentiel de comparer attentivement les structures de frais avant d’investir.

Les frais des SCPI en assurance-vie

L’investissement en SCPI via un contrat d’assurance-vie présente des spécificités en termes de frais. Alors que les frais de souscription en parts de SCPI ne sont que partiellement prélevés par l’assureur (avec une économie à la clé qui peut atteindre de l’ordre de 30 % des frais de souscription), certains assureurs prélèvent une partie des dividendes versés par les SCPI (jusqu’à 15 %).

Dans ces cas de figure, les épargnants ne touchent que 85 % des dividendes des SCPI incluses dans l’allocation de leur contrat. À ces frais s’ajoutent généralement des frais de gestion annuels sur les unités de compte, compris entre 0,5 et 1 %.

Comparaison avec l’investissement immobilier direct

Il est intéressant de mettre en perspective les frais des SCPI avec ceux de l’investissement immobilier direct :

  • Les frais de souscription des SCPI peuvent être comparés aux frais de notaire lors de l’achat d’un bien immobilier. La différence majeure réside dans le fait que pour les SCPI, ces frais sont visibles à la revente des parts et non à l’achat.
  • Les frais de gestion des SCPI sont similaires à ceux facturés par une agence immobilière pour la gestion locative d’un bien.
  • L’avantage des SCPI réside dans le fait que l’investisseur perçoit des revenus nets de toutes charges sans avoir à gérer directement son patrimoine immobilier. On pense en particulier à la taxe foncière, aux travaux d’entretien et de réparation (privatif et parties communes) et aux assurances qui viennent grever la rentabilité d’un bien détenu en direct.

Les frais associés aux SCPI peuvent sembler complexes au premier abord, mais ils sont essentiels pour garantir une gestion professionnelle et performante de votre investissement immobilier. Bien que ces frais puissent parfois paraître élevés, il est important de les mettre en perspective avec les rendements nets attractifs offerts par les SCPI et la simplicité de gestion qu’elles procurent.Pour optimiser votre investissement en SCPI, il est crucial de :

  • Bien comprendre la structure des frais de chaque SCPI envisagée ;
  • Comparer les frais entre différentes SCPI ;
  • Considérer l’impact des frais sur le rendement à long terme ;
  • Ne pas se focaliser uniquement sur les frais, mais prendre en compte l’ensemble des critères de performance (taux de distribution, valorisation des parts dans le temps…)

En adoptant une approche éclairée et en prenant le temps d’analyser en détail les frais et les performances des SCPI, vous serez en mesure de faire des choix d’investissement judicieux et adaptés à vos objectifs financiers.

N’oubliez pas que l’investissement en SCPI s’inscrit généralement dans une perspective de long terme (8 à 10 ans minimum). Ainsi, même si les frais peuvent sembler conséquents au départ, ils sont souvent compensés par la qualité de la gestion et la régularité des revenus générés sur la durée.En fin de compte, les frais des SCPI sont le prix à payer pour bénéficier d’une gestion professionnelle de votre patrimoine immobilier, vous permettant de profiter des avantages de l’investissement dans la pierre sans les contraintes de la gestion directe.

Attention : Acheter des parts de SCPI est un investissement immobilier. Comme tout placement immobilier, il s’agit d’un investissement long terme dont la liquidité est limitée. Nous vous recommandons une durée de placement de 10 ans. Il existe un risque de perte en capital. De plus, les revenus ne sont pas garantis et dépendront de l’évolution du marché immobilier et du cours des devises. Comme pour tout placement, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Contenu conçu et proposé par Le Point Services. La rédaction n’a pas participé à sa réalisation.



Source

Composition des Frais de Notaire

Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.

Opacité et Complexité Tarifaire

Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.

Manque de Transparence et Inégalités Sociales

De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.

Impact sur l’Accessibilité au Logement

Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.

Appel à une Réforme du Système

Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.

Conclusion : Vers une Plus Grande Équité

En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.