Prêt immobilier : faut-il opter pour la vente acte en main

Dans le cadre d’un emprunt immobilier, l’apport personnel peut être difficile à réunir.
Pour tenter de contourner ce problème, il est possible d’opter pour une vente acte en main.
Cette clause doit cependant être acceptée par le vendeur et ses effets restent limités.

Depuis quelques années, le marché immobilier français a été bouleversé à de nombreux niveaux. Les taux, particulièrement bas, ont connu une hausse rapide en deux ans. À cela s’est ajouté une hausse du prix des matières premières et une pénurie de l’offre. Acheter, mais aussi vendre, est donc devenu plus complexe. Pour faciliter l’opération, aussi bien pour l’acheteur que le vendeur, plusieurs astuces existent. Assez peu connu, l’achat « acte en main » peut présenter un intérêt dans certains cas.

Quand le vendeur paye les frais de notaire

Lors d’un achat immobilier, le prix de vente ne tient généralement pas compte des frais d’acquisition, communément appelés « frais de notaire » même s’ils ne servent pas uniquement à le rémunérer. Leur montant dépend de la valeur et de la nature du bien. Dans l’ancien, ils tournent autour de 8 % du prix de vente. Pour un logement neuf, ils sont plus proches de 2 %. Cela peut donc vite représenter une somme conséquente. Dans la grande majorité des cas, ils sont à la charge de l’acheteur, mais ce n’est pas une obligation. Un propriétaire peut très bien proposer de les régler. On parle alors de vente « acte en main » puisque les frais de l’acte sont assumés par le vendeur. Il ne va cependant pas simplement faire cadeau de cette somme à l’acheteur. Logiquement, le prix du bien sera augmenté d’autant. Mais alors quel est l’intérêt de ce système ?

Quels sont les avantages de l’achat acte en main ?

La vente acte en main est en principe avantageuse pour l’acheteur qui a peu d’apport, et par ricochet pour celui qui souhaite vendre rapidement ou peine à trouver un acquéreur. En effet, les prêts immobiliers classiques couvrent la valeur du bien. Les frais annexes, comme les frais de notaire, d’agence, de courtage, etc., restent à la charge de l’acheteur. C’est notamment pour cela qu’un apport d’au moins 10 % est généralement demandé. Dans une vente acte en main, les frais de notaire sont intégrés dans le prix de vente, ce qui permet en théorie de les payer grâce au crédit. En facilitant l’accès au crédit des acheteurs, le vendeur augmente le nombre de clients potentiels.

Les limites de la vente acte en main

Toutefois, dans les faits, ce système a ses limites. D’une part, la clause d’acte en main doit être clairement indiquée dans le compromis de vente, lequel est présenté à l’organisme de crédit. Le banquier saura donc qu’il ne finance pas que la valeur du bien et pourra exiger tout de même un apport. D’autre part, le vendeur devra mécaniquement augmenter son prix dès l’annonce. Il faut donc qu’elle indique clairement l’avantage inclus, d’autant plus que l’acte en main reste assez rare. À l’heure où une grande partie des recherches immobilières se font en ligne, avec des filtres de prix, il est possible que l’annonce n’apparaisse pas, car jugée trop chère.


Victor LEFEBVRE

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Composition des Frais de Notaire

Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.

Opacité et Complexité Tarifaire

Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.

Manque de Transparence et Inégalités Sociales

De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.

Impact sur l’Accessibilité au Logement

Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.

Appel à une Réforme du Système

Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.

Conclusion : Vers une Plus Grande Équité

En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.