« Une activité historiquement basse » : comment expliquer la chute des ventes immobilières à Paris

Selon les Notaires du Grand Paris, les ventes d’appartements dans la capitale ont chuté de 30% en 2 ans.
L’activité est « historiquement basse » à Paris avec 25.000 appartements vendus.
Il faut remonter à 2008 pour retrouver aussi peu de transactions, au moment de la crise des subprimes.

Le marché immobilier (nouvelle fenêtre) continue de souffrir… et les notaires ne peuvent que le constater et le déplorer. En Ile-de-France, l’année 2024 dans son ensemble « reste marquée par un recul des ventes de 13% par rapport à 2023 et surtout de 36% par rapport à 2022 », constatent les Notaires du Grand Paris dans un communiqué (nouvelle fenêtre) envoyé jeudi 27 février. « Pour la seule région Ile-de-France, on a perdu 58.000 ventes de logements anciens en 2024 comparé à 2022 », évaluent les 3.000 notaires franciliens dans leur bilan 2024 du marché immobilier en Ile-de-France.

Avec 75.000 ventes d’appartements réalisées en 2024, « l’activité est historiquement basse » dans la région, notent les Notaires du Grand Paris. Les volumes de ventes des appartements ont reculé de 13% en un an et de 35% en deux ans, détaillent-ils. Les maisons n’ont pas échappé à cette tendance. Les volumes de ventes des maisons ont chuté de 12% comparé à 2023 et de 39% par rapport à 2022. Ainsi, « avec seulement 28.000 ventes de maisons anciennes, l’activité est tombée au plus bas historique », indiquent les notaires. Quelque 103.000 logements anciens ont au total été vendus en Ile-de-France en 2024, contre 118.000 en 2023. Le « bilan annuel reste très dégradé partout en Ile-de-France de 2023 à 2024 », résument les notaires franciliens.

« Quand on atteint environ 100.000 transactions dans l’ancien en 2024, on ne peut pas dire qu’on n’a pas touché le fond », déclare auprès de TF1info Élodie Fremont, porte-parole des Notaires du Grand Paris. Il faut remonter à 2008 pour retrouver des chiffres aussi bas, et encore. « L’activité a été plus faible qu’au moment de la crise des subprimes », précisent les Notaires du Grand Paris.

Une activité « historiquement basse à Paris »

Paris n’échappe pas à cette tendance. Certes, en 2024, « le marché parisien est celui qui a subi la baisse d’activité la moins sévère (de la région) : -10% comparé à l’année 2023 et -30% par rapport à 2022 », notent les notaires. Mais l’activité est « historiquement basse à Paris avec 25.000 appartements vendus et des prix toujours autour de 9.500 euros le mètre carré, soit -3% en un an au quatrième trimestre. »

Élodie Frémont distingue les arrondissements. « Les transactions augmentent dans le 6e, le 7e et le 8e. Ce sont des arrondissements très appréciés par la clientèle étrangère, tout comme dans le centre de la capitale », observe la présidente de la Commission des statiques immobilières. En revanche, les volumes de transactions sont en baisse dans d’autres arrondissements. « Le 20e, le 12e et le 19e, par exemple, ont connu un succès au moment du Covid-19 puis ils ont été notamment confrontés à la baisse drastique du nombre de crédits accordés, donc ce sont les arrondissements qui souffrent le plus », déclare Élodie Frémont. 

Le marché immobilier souffre désormais aussi dans le sud de la capitale, dans le 12e, le 13e, le 14e et même le 15e arrondissement, note la porte-parole. Néanmoins, plus globalement, « Paris reste une pierre sûre et une adresse », avec une clientèle étrangère qui contribue à maintenir des prix élevés, relève Élodie Frémont.

Un « climat anxiogène »

La porte-parole des Notaires du Grand Paris préfère relativiser les mauvais chiffres, qui concernent également la plupart des régions. D’abord, 2022 a été une année « dynamique », au moins durant la première partie de l’année. Les chiffres des transactions étaient encore élevés en 2022. « Ils étaient tellement forts qu’ils ne pouvaient que baisser », estime Élodie Frémont. 

Le contexte international, marqué par des conflits, ainsi que la situation politique instable en France, ont ensuite contribué à détériorer le marché en créant un « climat anxiogène » chez les acheteurs et les vendeurs. « On sait que l’immobilier est aussi bien un secteur hyper pragmatique qu’un secteur dépendant aussi du moral des personnes », souligne Élodie Frémont. Sans confiance, et plein d’incertitudes, certains propriétaires ont préféré reporter leur projet d’achat ou de vente de leur logement. 

Côté politique, en France, les « signaux envoyés n’ont pas été positifs du côté du logement », regrette-t-elle. « Nous ne sommes pas entendus par les dirigeants », déplore la porte-parole, regrettant des « annonces politiques et fiscales qui ne sont pas bonnes ». Les décisions prises dans le domaine du marché locatif ont aussi des conséquences sur l’ensemble du marché immobilier. Depuis le 1er janvier 2025, il est interdit de mettre en location des logements étiquetés G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). « Si on retire les logements classés G, c’est autant de logements en moins » sur le marché, indique Élodie Frémont. Par ailleurs, rappelle-t-elle, les dispositions sur le DPE contenues dans la Loi « Climat et Résilience » ont commencé à entrer en vigueur en août 2022, « soit au pire moment », en pleine remontée des taux d’intérêt des emprunts immobiliers, un autre facteur ayant contribué à gripper l’ensemble du secteur immobilier.

Une hausse des « frais de notaire »

À Paris, comme ailleurs en France, la conjoncture immobilière pourrait également pâtir de la hausse de 0,5 point des taxes sur les transactions immobilières. Le 11 février dernier, le Conseil de Paris a décidé de relever le plafond de ces taxes, comme le permet le projet de loi de finances adopté la semaine d’avant au Parlement. Le plafond passera ainsi de 4,5% à 5% à compter du 1er avril prochain, pour une durée de trois ans, et exonérera les primo-accédants à la propriété. La Ville, qui a une compétence départementale, a été le premier département à se saisir de la possibilité de cette hausse.

Les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent appelés « frais de notaire », constituent la majeure partie des frais payés pour l’achat d’un bien immobilier. À Paris, les recettes de ces droits, qui s’élevaient à 1,2 milliard d’euros en 2024, ont fortement chuté depuis deux ans face à la crise du marché immobilier, a précisé à l’AFP Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo chargé des finances. Il n’est pas certain que la situation s’améliore, même si les Notaires du Grand Paris relèvent que l’année 2024 « s’achève avec une consolidation rassurante de l’activité au dernier trimestre ». « On espère que la dynamique de baisse des transactions s’arrêtera en 2025 », veut croire Élodie Frémont.


Julien CHABROUT

Notaires Immobilier : Critique d’une Opacité Préjudiciable

La quête d’un notaire dans le domaine de l’immobilier est souvent un parcours semé d’embûches pour les consommateurs. Au cœur de cette complexité réside une opacité préjudiciable qui entrave la transparence et la confiance dans ce secteur crucial. Voici un aperçu critique des principales problématiques associées aux notaires immobiliers :

Manque de Transparence

Les consommateurs se trouvent confrontés à un manque flagrant de transparence lorsqu’ils recherchent des services notariaux pour leurs transactions immobilières. Les tarifs pratiqués par les notaires restent souvent obscurs, sans véritable justification apparente pour les honoraires demandés. Cette opacité laisse les consommateurs dans l’incertitude quant aux coûts réels des services notariaux, sapant ainsi la confiance du public dans cette profession.

Complexité Administrative

Le processus d’achat ou de vente d’un bien immobilier implique une multitude de formalités administratives souvent complexes. Les consommateurs se retrouvent souvent dépassés par la paperasserie et les exigences légales, sans savoir où chercher de l’aide ou des explications claires. Les notaires, en tant qu’experts juridiques, pourraient jouer un rôle crucial dans la simplification de ces processus, mais leur manque de disponibilité et de clarté ajoute à la frustration des consommateurs.

Coûts Élevés et Opacité Tarifaire

Les frais de notaire représentent une part significative des coûts associés à une transaction immobilière. Cependant, les consommateurs ont souvent du mal à comprendre la composition de ces frais et à évaluer si les honoraires demandés sont justifiés. Cette opacité tarifaire permet aux notaires de maintenir des prix élevés sans réelle reddition de comptes, ce qui aggrave le fardeau financier des consommateurs et limite l’accès à la justice immobilière pour certains.

En conclusion, l’opacité qui entoure les services des notaires immobiliers représente un défi majeur pour les consommateurs cherchant à naviguer dans le marché immobilier. Pour restaurer la confiance et favoriser une plus grande accessibilité à la justice immobilière, une transparence accrue et des réformes structurelles sont indispensables dans ce secteur essentiel de notre société.