Voilà la somme que vous risquez de verser en trop au notaire si vous achetez un bien immobilier

Il est l’un des acteurs principaux de votre projet immobilier : en France, toute vente immobilière passe entre les mains d’un notaire. Ce dernier est le garant de la sécurité juridique et de la bonne exécution du contrat de vente d’un logement. Il est aussi chargé de collecter les diverses taxes applicables à une transaction immobilière, afin de les reverser à l’Etat. Il s’agit des fameux droits de mutation, auxquels viennent s’ajouter ses propres émoluments. L’ensemble de ces « frais d’acquisition » est d’ailleurs souvent désigné à tort sous l’expression « frais de notaire ». « Sur les 7% du prix de vente que ces frais représentent, seulement 0,8% correspond à la rémunération du notaire », détaille Nathalie Couzigou-Suhas, porte-parole de la Chambre des Notaires de Paris.

Le versement de ces « frais de notaire » intervient au moment de la signature de l’acte authentique de vente, qui a lieu 3 mois après celle de l’avant-contrat (compromis ou promesse de vente). Mais attention, dès la signature de ce dernier, l’acquéreur est amené à verser au notaire une somme d’argent : il s’agit d’un acompte pour financer une partie des frais de dossier. « Le notaire demande une provision pour payer certaines dépenses préalables, rappelle maître Couzigou-Suhas, en effet, lorsque le notaire constitue un dossier de vente, il est amené à avancer de l’argent pour interroger divers organismes, pour vérifier qu’il n’y a pas de servitude, par exemple. »

Il est même interdit à un notaire de recevoir un acte sans avoir perçu un montant suffisant pour couvrir différentes dépenses préalables. « Il y a des gens qui nous demandent parfois de leur faire crédit mais on ne peut juridiquement pas le faire, rappelle notre experte. Ce n’est pas comme pour des honoraires d’avocats, qu’il est possible d’échelonner. »

Le montant des frais préalables, appelés débours, est parfois difficile à évaluer, si bien que le notaire peut être amené à grossir un peu la somme qu’il va vous demander. « C’est ce qui se passe dans 90% des cas. Le notaire ne conserve évidemment pas ce trop versé. Après la vente, il renverra à son client la somme qui peut subsister après avoir payé les taxes, les débours et déduit les fameux 0,8% correspondant à ses émoluments », détaille-t-elle. Des sommes qui représentent au plus quelques centaines d’euros. « La plupart du temps, il s’agit de montants qui n’excèdent pas 100 ou 200 euros », observe notre experte. Le délai de remboursement de ce trop versé peut aller de 10 jours à 10 mois, selon les études.

L’erreur peut aussi se produire dans le sens inverse : « Parfois, on peut aussi se louper et devoir redemander une somme à notre client, reconnaît-elle. Autant les gens sont contents quand on leur doit de l’argent, autant, quand on leur en demande, ils peuvent râler un peu ».

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Composition des Frais de Notaire

Lorsque l’on achète ou vend un bien immobilier en France, une partie souvent négligée mais significative du coût total est constituée des frais de notaire. Ces frais, censés couvrir les honoraires du notaire ainsi que les taxes et droits de mutation, peuvent représenter jusqu’à 8% à 10% du prix d’achat du bien.

Opacité et Complexité Tarifaire

Une grande partie de ces frais va aux différents impôts et taxes que l’acheteur doit payer à l’État, tels que les droits de mutation et la taxe de publicité foncière. Cependant, une part importante revient également aux honoraires du notaire lui-même. Ces honoraires, bien que réglementés par l’État, restent souvent élevés et peuvent sembler disproportionnés par rapport aux services réellement rendus.

Manque de Transparence et Inégalités Sociales

De nombreux citoyens se plaignent du manque de transparence et de la complexité des tarifs des notaires. Contrairement à d’autres professionnels, les notaires ne sont pas tenus de fournir un devis détaillé avant d’engager leurs services. Les clients se retrouvent souvent confrontés à des frais imprévus et à des pratiques tarifaires opaques, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers la profession.

Impact sur l’Accessibilité au Logement

Les frais de notaire sont souvent critiqués pour leur impact sur l’accessibilité au logement. Dans un marché immobilier déjà tendu, ces frais peuvent constituer un obstacle financier majeur pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants et les jeunes ménages. Cette situation renforce les inégalités sociales et territoriales en limitant l’accès à la propriété pour de nombreux citoyens.

Appel à une Réforme du Système

Certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur du système des frais de notaire. Ces réformes pourraient inclure une meilleure régulation des tarifs, une plus grande transparence des pratiques tarifaires et une simplification des procédures pour réduire les coûts pour les consommateurs.

Conclusion : Vers une Plus Grande Équité

En conclusion, les frais de notaire sont souvent perçus comme une charge financière injuste pour les citoyens français. Le manque de transparence, les tarifs élevés et l’impact sur l’accessibilité au logement sont autant de raisons pour lesquelles une réforme du système est nécessaire afin de garantir une plus grande équité et un accès équitable à la propriété pour tous.